A l’aube de 2018, c’est l’occasion de prendre un nouveau départ. Pour avoir un peu d’avance sur cette prochaine année, direction l’Orient, en express !
Si je me doutais que ce voyage inédit vers la route de la Soie serait certainement semé d’embûches, je ne les imaginais pas si tôt ! Les retards des transports en commun font souvent l’objet de plaisanteries, mais cette dernière a assez duré : entre le TGV, la navette vers l’aéroport et mon premier vol, on enchaîne boutade sur boutade ! A bord, je fais la connaissance de Leo et Hamdi, sympathique duo d’amis belges partant visiter l’Australie en van via un Working Holiday Visa. Une passion commune pour la photographie et les voyages alternatifs comme humains finit de nous rapprocher. Le hasard fait parfois bien les choses ! Mais quand, « fraîchement » débarqué à Xi’An après 10h de vol pour mes premiers pas en Chine, j’apprends qu’en raison d’une gestion du temps hasardeuse (et des attentes interminables) couplée à la très courte escale, je viens de manquer ma correspondance, et que la compagnie aérienne a le culot de me demander des frais de changement, je ris jaune ! Me rappelant que les blagues les plus courtes étaient les meilleures, je décide de couper court et finis par obtenir gain de cause. Seul bémol, le prochain vol partira dans l’après-midi, et mon escale initiale de 2h se rallonge tranquillement de 8h, soit la durée de Paris-Xi’An ! Chouette, je crois que j’aurai le temps de découvrir l’aéroport… Trépignant à l’idée de visiter cette ville antique, ex-capitale du pays et célèbre pour son armée de soldats en terre cuite, mais ne souhaitant pas rater une deuxième fois mon avion, je prends mon mal en patience, doux euphémisme… Mon seul « divertissement » est la retransmission sur écran géant du discours d’ouverture du 19e Congrès du Parti Communiste en présence du Secrétaire général du Parti, Xi Jinping, accessoirement l’homme à la tête du pays, pour prolonger lui-même son mandat présidentiel, pratique… On finit par atterrir à Chongqing, c’est parti !
Au vu de mon arrivée tardive, ce sera le taxi. S’il y a bien une ceinture, aucun réceptacle pour la boucler. Soit. Mon cœur, lui, est bien accroché. Contrairement aux lyonnais, ces bouchons sont indigestes, mais bon, les locaux doivent avoir l’habitude. Sauf que mon chauffeur commence lui aussi à montrer des signes d’agacement, cela ne présage rien de bon… Il débute alors un collé-serré des plus sensuels avec les autres voitures, les frôlant intensément sans retenue. Salsa, zouk, tout y passe. Pays des extrêmes, tout le monde zigzague insensiblement de la voie tout à fait à gauche à celle tout à fait à droite, d’un trait, sur les zébras, sans clignotants, ni ceinture – ohé les Parisiens, à côté, votre conduite, c’est du pipi de chat ! Le code de la route ne servirait donc à rien. Après tout, pourquoi s’en embarrasser ? Cette danse endiablée ne pouvant s’apprécier totalement sans musique, un concerto de klaxons en ré mineur l’accompagne harmonieusement. Quand là, terre en vue ! Enfin dans ma chambre après plus d’une journée de trajet, je me jette exténué sur le lit. Erreur fatale, le matelas digne des plus grandes prisons marque à tout jamais mon dos. Allez, au dodo.