Désignée capitale européenne de la culture 2013, la cité phocéenne fait-elle honneur à son titre ? Pour le vérifier, direction Marseille, à l’occasion de la fête de la musique !
Après un trajet sans encombre dans un train Ouigo – la nouvelle offre low cost de la SNCF -, l’arrivée à la gare Saint-Charles est un ravissement qui rime avec beau temps, notion perdue dans le Nord de la France. Une petite balade à travers la ville nous emmène sur les hauteurs d’Endoume, pittoresque quartier qui sera le nôtre. Ce vieux village, abritant l’abbaye Saint-Victor, ne se trouve qu’à quelques (certes nombreuses et hautes) marches de l’imposante basilique Notre Dame de la Garde, qui offre une vue splendide de la cité phocéenne.
Et la culture dans tout ça ? De nombreuses œuvres aux alentours du Vieux-Port, des expositions à foison, le tout nouveau MuCEM… mais quelle est donc cette effervescence partout en ville ? Ah oui, la fête de la musique. Ce sont en effet des dizaines, que dis-je, des centaines, ou plutôt des milliers (mince, le syndrome marseillais !) de stands musicaux et gastronomiques qui font voyager nos sens. C’est aussi l’occasion de fuir le Vieux-Port, paroisse de la sacro-sainte retransmission télé du récidiviste concert de France Télévisions, avec les fleurons de la chanson française, les Patrick Fiori, M. Pokora, Enrico Macias et autres Jenifer, réunis autour de Patrick Sébastien, maître de
cérémonie à la hauteur de l’événement. Ne manquaient plus que Frank Michael et Adamo (ah non, ce dernier était bien présent…). Fort heureusement, nous trouverons refuge au Panier, où orchestres improvisés et talents anonymes feront vivre le quartier toute la soirée. On en redemande ! Le hasard faisant bien les choses, notre vœu se voit exaucé dès le lendemain, avec la traditionnelle Fête du Panier.
Après tant d’émotions, un brin de dépaysement est le bienvenu. Ça tombe bien, les calanques, joyaux de la Méditerranée, sont là. Celle de Sugiton nous attend les bras ouverts, on ne se fera alors pas prier. Mais il faut la
mériter, c’est donc parti pour une randonnée d’une heure, en descente constante (et en colimaçon). Le jeu en vaut la chandelle, le panorama sublime et la récompense sont bien au rendez-vous : quel plaisir de pouvoir piquer une tête, puis de faire bronzette ! Maintenant, il faut remonter…
Un dernier tour en ville avant d’amarrer devant un petit bistrot très bien dissimulé, et qui cache bien des saveurs. O’bidul, tenu par le jeune chef Fabrice Bazin – qui a fait ses classes dans nombre de restaurants étoilés -, est une merveille gastronomique : ici, ni congélo ni micro-onde, mais une carte de saison changeant selon l’inspiration du jour, des produits du marché et légumes bio issus d’AMAP, une cuisine créative… Le tout, sans se prendre le chou. Le jeune passionné et sa bonne humeur communicative officie exclusivement seul, en cuisine comme en salle, prenant bien le temps d’expliquer, et même de discuter avec ses convives !
Les estomacs ravis, nous quittons enfin Marseille, conquis.