Ça commence à devenir une habitude : qui dit moins de -20 dit « un bon moment pour se les peler dehors ». L’Igloofest, festival annuel de musique électronique en plein air, remplit parfaitement ces conditions. Un événement qui s’autoproclame d’ailleurs « les soirées les moins hot en ville » à en croire les trop nombreuses affiches placardées dans le métro, mais avec un slogan aussi créatif, comment résister ?

Arrivé avec des amis sur les Quais du Vieux-Port, à quelques pas de mon travail, je tente de mesurer la température : elle se compte en décibels et avoisine les 100… Chaude ambiance. Tandis que des igloos et des canettes de bière en glace géantes ornent le village, il est temps d’en boire une vraie. Mais lorsque le froid est tel que le frigo abritant la cervoise fait office de sauna, tenir une simple bière devient alors une épreuve bien difficile. Mes gants doublés polaire, aussi utiles qu’un trench par -22°C, font froid dans le dos de mes mains (mais aussi sur leur paume, et ce n’était pas un jeu, j’en fais le serment). Engloutie presque d’une traite pour éviter la désagréable sensation d’une brûlure glacée sur les doigts, le show peut commencer. Des tenues extravagantes, des festivaliers simplement vêtus de pull ou de collants, des états d’hypothermie… Mais de la bonne musique qui bouge, et on bouge, bouge, bouge ! Miracle, il fait de nouveau bon. Dommage, pas suffisamment pour sortir mon appareil photo.